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 Tirés du lit !

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P.N.J

P.N.J

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Tirés du lit ! _
MessageSujet: Tirés du lit !   Tirés du lit ! Icon_minitime1Jeu 1 Oct - 2:07

Tirés du lit ! Soeur10

[Arrow...suite de ~ICI~]

Soeur Céleste appartenait il y a quelques heures encore à la caste des Soeurs infirmières. Nommée en catastrophe par Soeur Agnès afin de remplacer temporairement son ainée, Soeur Poultchéry, voilà qu'elle se retrouvait au coeur des événements. Trônant au centre du hall telle une effigie d'un âge depuis longtemps éteint, elle observait les mômes descendre le grand escalier. Ne sachant comment s'y prendre, la jeune femme se contentait de régurgiter l'enseignement, s'il en était, de Soeur Poultchéry. Hurlant ses ordres à tue-tête, Soeur Céleste ne fléchissait point, et ce, en dépit même des marmots qui s'amoncelaient autour d'elle. Pourtant, malgré l'air qu'elle se donnait via la rudesse de ses verbes, son aura était loin d'égaler la présence ténébreuse de Poultchéry. Son timbre cristallin associé à sa manie d'échanger les aigus et les graves donnaient à ses mots, lorsqu'ils n'étaient pas aboyé, des phrases mélodieuses et rassurantes. Les quelques enfants qui bénéficièrent de ses soins pouvaient en témoigner. Hélas, tombés du lit comme ils l'étaient, nul n'avait les idées suffisamment clair pour dissocier Soeur Céleste du fantôme du couloir. Ce fut donc à la hâte que les rangs furent établis, et dans la précipitation, Ange et Hydran furent séparés par la nouvelle responsable du Caprice. Les colonnes ainsi formées devaient être en nombre pair. La Soeur usa presque de violence pour les scinder, mais sa vocation d'infirmière tira méchamment sur le mord !

Le temps jouait contre elle, et ce n'était point le moment d'avoir des états d'âme. Alors elle se reprit et songea à ce que ferait Poultchéry en pareille situation. Frapper pour les faire bouger plus vite ? Par Sandrin, jamais ! Hurler ? Sa gorge rougie de ses précédentes vociférations accusait déjà le coup. Dos au mur, Soeur Céleste mit en application ses propres recommandations.

- L'Impèratrice est trés en avance. Arrange'ais'-vous comme vous pouv'ais' 'est' je veiller'é' à ce qu'il n'y 'es' plus d'èclat de voix. Affirma t-elle subitement avec un faciès empreint d'une certaine innocence.

Une avance avait-elle dit ? c'était un euphémisme ! D'après Soeur Agnès, l'Impératrice n'était pas attendue avant les neuf heures du matin, or, les sept heures n'avaient même pas encore sonnées. Et voilà que la garde impériale dressait une haie d'honneur depuis l'autre côté des grandes portes. D'un instant à l'autre, ces dernières allaient s'ouvrir afin de faire place à la plus importante figure de ce royaume. Et c'était elle, une humble servante tout juste bonne à panser les plaies des canailles et à frotter le sol à quatre pattes qui allait accueillir l'Impératrice ! Décidément, cette histoire était vraiment bancale. Secrètement, Soeur Céleste espérait du renfort, quel qu'il soit, pour l'épauler dans cette épreuve. Mais elle eut tôt fait de regretter cet instant de faiblesse lorsqu'un bâillement des plus bruyants résonna depuis l'étage. D'une nonchalance insultante au devoir qui l'incombait, un homme qu'elle n'avait encore jamais vu dévalait une à une les marches qui le menèrent jusqu'à l'attroupement. Sa crinière qui lui servait de coiffe n'avait rien à envier à l'étoile des vents. Quant à ses yeux exorbités en partie voilés par ses paupières tombantes lui donnaient la curieuse impression qu'il en avait trop pris, quoi ? elle l'ignorait et préférait l'ignorer, mais il en avait trop pris !

Tirés du lit ! Veldri10

- Inconvenant, Utopique, Vilénie, Compassion, Dithyrambique, Acerbe. À son passage jalonné de tous ces mots, les enfants en présence furent contraints de s'écarter, et lorsqu'il parvint à la digue que formait Soeur Céleste, l'instituteur stoppa sa marche, puis tressaillit. Oh... Souffla t-il de surprise une main imposée sur sa poitrine. Quel songe étrange. Sans prêter attention à son auditoire, Veldrin conta son rêve à sa vis-à-vis. J'étais dans ma salle de classe voyez-vous, et moi préparant le prochain cours, la petite Oriée enfonça la porte en me hurlant d'une voix qui ne lui appartenait guère de me rendre dans le hall. Je voulus bien entendu plus amples explications lorsque soudain, tous mes élèves, y compris ceux en dehors de cette tour m'arrachèrent à mon bureau pour me mener jusqu'ici. J'étais pourtant certain de leur avoir donné pour devoir la signification de plusieurs mots, mais tout ce qui leur importait, c'était de me conduire, ou devrais-je plutôt dire, me trainer jusqu'ici... Gloussant légèrement face à l'anarchie qui l'habitait, le professeur finit par ajouter : Plutôt curieux, n'est-ce pas ? Puis son air changea peu à peu lorsqu'il se rendit compte de la présence effective des élèves dont il fit tantôt la mention. Ses yeux s'écarquillèrent, un air gêné submergea ses traits, et une main maladroite s'en vint gratter le sommet de son crâne.

- Vous av'ais' fini ? Répondit la Soeur les bras croisés. Bras qu'elle eut largement le temps de croiser durant la représentation de ce prétendu maître.

(Rire nerveux) - Pardonnez-moi je suis confus...

Sentant l'envie de rire chez sa petite troupe, Soeur Céleste leva un doigt menaçant, tandis que de l'autre main, elle repoussait Veldrin afin qu'il s'en retourne à ses quartiers. Un tantinet ralenti par une nuit encore trop présente, le professeur ne réagit point à la gestuelle de la jeune femme. Mais lorsque les battants de la grande porte s'ouvrirent, l'adrénaline gagna la Soeur qui bouscula violemment l'homme qui en tomba sur son séant. Couvrant sa bouche de surprise, Céleste se retourna afin de témoigner tout son respect à l'Impératrice, alors que dans le même temps, elle faisait l'impossible pour masquer de son corps la triste réalité qu'elle venait de vivre. Malgré le fait que le ciel était sombre et le hall peu éclairé, une silhouette immaculée et majestueuse apparut à la vue de tous. Saisi par l'intensité du moment, Veldrin ne chercha même pas à se relever.

Tirés du lit ! Irlina10

La garde impériale fut conviée à demeurer dehors, aux yeux d'Irlina, l'Impératrice, les enfants n'avaient pas besoin d'assister à ce genre de spectacle. Non pas que cela était mal, mais aujourd'hui, ceux qui étaient mis à l'honneur ce n'était point elle, mais eux. Aussi s'avança t-elle jusqu'à la Soeur en charge de l'accueillir d'un pas à la fois gracieux et silencieux. De grande taille, elle imposait, sans même qu'elle n'ait besoin de parler. Puis l'assurance qui émanait de sa personne, une prestance digne d'une Dame... et d'une guerrière. Elle s'inclina légèrement sur le côté afin d'avoir une vue dégagée sur la majorité des enfants, dont la moitié somnolait encore. Soeur Céleste voulut s'exprimer, mais l'Impératrice l'en dissuada de son regard perçant.

- S'il vous plait, ne gâchez pas tout. S'annonça t-elle d'un ton amusé le visage rayonnant.

Les deux adultes froncèrent les sourcils, ce dont Irlina ne se soucia guère. Les enfants étaient raides comme des piquets, leurs visages de cire ne trahissaient aucune émotion. Puis ses prunelles se posèrent un instant sur sa fille, Oriée, de là naquit une expression que seule une mère pouvait afficher. Qu'était-il advenu de son si merveilleux sourire ? Le silence demeura encore plusieurs secondes, et manifestement, l'Impératrice n'aimait pas ce qu'elle voyait. Ecartant Céleste de sa main et ignorant Veldrin assis à même le sol, Irlina formula ces mots pendant que les portes donnant sur l'extérieur se refermaient :

- Vous écoutez les murs bouger, ou l'herbe pousser peut-être ? Même mon valet qui est muet respire plus fort que vous tous réunis. Parlez-moi, dites moi bonjour au moins ? Mais avant que l'éventualité où ils répondent en choeur comme des automates ne survienne, la noble Dame se ravisa. NON, non, oubliez ça. Toi ! Reprit-elle plus sèchement en pointant au hasard Hydran du doigt. Fais trois pas en avant et raconte-moi le plus beau souvenir que tu possèdes entre ces murs.

~ Il est 7 heures 01 ! ~
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Hydran Vélis

Hydran Vélis

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MessageSujet: Re: Tirés du lit !   Tirés du lit ! Icon_minitime1Jeu 5 Nov - 10:15

Il n'y eut pas de réponse à mon excitation soudaine. Ange était bien trop fatigué. Moi aussi, c'était juste le déluge du coté de mes émotions. Mais je ne voulais pas dormir... enfin pas ici. Je voulais ma maison, mon lit, les draps qui sentaient maman. Je ravalais mes larmes, n'ayant jamais autant pleuré de ma vie en une seule journée. Je ne savais pas quoi faire de moi même. Heureusement mon ami, habitué à ce déferlement d'étrangetés, s'occupa de la suite. Je me retrouvais bientôt allongé et surtout, une chaleur humaine se faufila à mes cotés. Ange garda mes mains dans les siennes. J'espérais bien qu'il resterait là toute la nuit, je ne voulais pas être tout seul...

Je dus finir par m'endormir, d'un sommeil agité, où se mêlaient mon village et Ange, devenu mon frère jumeau, mais aussi Soeur Poultchery, transformée pour l'occasion en maîtresse d'école qui mangeait les enfants. Il y en eu bien d'autres, beaucoup moins structurés mais il serait vain d'essayer de tous les expliciter ici. Il suffisait de se dire que je me pensais bien loin de là lors de mon réveil, quelques heures plus tard. La présence à mes cotés, cette chaleur, cette peau... j'imaginais parfaitement maman, juste là sur mon lit, essayant de me réveiller en douceur. Il fallait que je lui raconte ces cauchemars complètement fous que j'avais fait ! Pourtant quelque chose clochait. Il fallait que j'en ai le coeur net. Ce fut donc en ouvrant les paupières, mon dieu qu'elles étaient lourdes, que je redescendis sur Astrune. Tous mes souvenirs de la veille martelèrent mon pauvre cerveau d'un coup, me laissant sans réaction, le temps d'assimiler la réalité. Suite à quoi, imitant un Ange tout ébouriffé, je m'assis sans bruit. Il y avait plus dans ce silence que tout ce que nous aurions pu partager à haute voix. La peur, l'angoisse, les larmes et les sourires de la veille... mais aussi ce qui allait suivre.

Néanmoins je finis par suivre mon camarade qui avait déjà entamé sa routine du matin. La mienne en était toute chamboulée, je me bornais donc à imiter Ange tout en imaginant ce qui allait bien pouvoir se passer ensuite. Problème étant que dans le noir j'étais quelque peu désavantagé. Je ne pensais même pas à en faire la remarque, plongé dans mon imaginaire des différents scénarios plus ou moins sinistres de ce que pourrait devenir cette journée. Je dus néanmoins faire assez de bruit en tâtonnant dans le placard pour trouver des habits et me cognant contre les meubles de cette chambre que je ne connaissais encore que peu, car Ange actionna un levier, et un halo de lumière s'infiltra dans la petite pièce. Je balbutiais un petit "merci" avant de regarder vers le ciel.

*Mais...mais... il est vraiment si tôt ?! pourquoi on est déjà levés ?*

Sur ces entrefaites, et alors que j'entreprenais de remettre ma chemise à l'endroit, une voix nous annonça que l'impératrice arrivait. C'était donc la raison de ce remue ménage alors même que je n'avais entendu aucun coq chanter... A supposer qu'il y en ai un pas loin de cette tour évidemment. Sortant rapidement de mes pensées, remarquant que tout se précipitait, je comptais bien finir de m'habiller correctement. Mes boutons de chemise n'étaient pas droits et je détestais ça. Cependant l'injonction de se présenter en rang et sans bruit me tira une grimace. Heureusement ce n'était pas la voix de soeur Poultchéry mais tout de même. J'essayais de me hâter, redoutant une nouvelle punition mais je en fis qu' empirer le tout. Finalement Ange s'en mêla soudainement et comme la veille il me traîna presque dehors. Il nous mena  parmi un fouillis incommensurable d'élèves plus ou moins bien vêtus ce qui ne me rassura absolument pas quant à la mienne. La Dame qui semblait organiser tout ce branle bas de combat matinal nous sépara dans un "hééééééé" de ma part qui passa totalement inaperçu. J'eus beau m'accrocher à sa main, je résistais à l'envie de mordre la soeur et je me retrouvais loin d'Ange, dans un rang avec des inconnus. Heureusement j'avais toujours un aperçu sur mon ami, qui lui ne pouvait bénéficier de cet avantage... Me concentrant sur lui, imaginant presque qu'Ange pouvait entendre mes pensées si j'y mettais suffisamment de force, je faillis rater l'annonce à la voix douce de la soeur.

En avance ben voyons... Les adultes n'étaient jamais d'accord sur les horaires, ne savaient pas s'y tenir. Donc ce n'était pas étonnant. Mais ça retombait sur qui ? comme toujours sur nous qui n'étions soit pas prêts, soit en avance. J'étais grognon. Fatigué, mal réveillé, paumé dans une école de fous loin de chez moi, il y avait de quoi être de mauvaise humeur. Donc pour le moment, je m'acharnais sur ces fichus boutons que j'essayais de reboutonner dans le bon ordre tout en faisant en sorte qu'on ne voit pas en dessous en même temps. Je remarquais au passage mon sous vêtement à l'envers et soupirais bruyamment. Ce furent les mots prononcés par une voix plutôt appréciée qui me sortirent de la carapace dans laquelle je m'étais repliée. Maître Veldrin se trouvait non loin, devant la soeur et lui déblatérait un tas de choses incohérentes. Elle, avait croisé ses bras et semblait visiblement contrariée. Et même si je ne compris pas trop pourquoi, la scène me donna envie de glousser. Surtout lorsque le maître lui même rigola. Hélas, la main de l'autoritaire calma rapidement nos envies enfantines et on entendit un grand bruit. Les portes. Je m'immobilisais sur place, prenant tout à coup la mesure de la personne qui arrivait. Cherchant de nouveau Ange du regard, j'entendis un autre bruit et, tournant la tête, aperçut le maître par terre. Mais que leur arrivaient ils ce matin à tous ? En tout cas il n'y avait plus un bruit et la silhouette qui émergea à l'entrée capta instantanément mon regard.

*Une reine...comme dans les livres...*

Littéralement englué au sol, j'en oubliais mes boutons dont le premier n'était toujours pas fermé. Je la regardais alors qu'elle avançait vers nous. J'eus envie de reculer, non de peur mais il me semblait étrange d'être si près d'une personne comme elle. Comme si je n'en avais pas le droit. Je clignais des yeux plusieurs fois alors que des paroles accompagnées d'un sourire sortaient de sa bouche. Alors c'était elle l'impératrice. Elle avait l'air si... enfin complètement.... et puis.... irréelle. C'était le seul mot qui me venait à l'esprit. En tout cas elle avait l'air de étonnée de nous voir tous alignés et muets devant elle. Elle parla à nouveau, se ravisa et soudain me pointa du doigt. MOI ? QUOI ? mais NON ! Mon coeur s'accéléra, je me mis à avoir très chaud, ou très froid, à vrai dire je ne savais plus très bien. Obéissant mécaniquement, je fis les trois pas en avant, et pas un de plus des fois que ça fasse disparaître l'enchantement qui la maintenait ici, devant nous. Et seulement là, mon cerveau se mit à chercher à tout allure quoi lui répondre. Comment lui dire que je n'étais pas la bonne personne ? Je ne connaissais rien ici, j'étais nouveau, et puis en plus je ne comprenais pas grand chose et puis... pourquoi ça tombait toujours sur moi et puis... je pris une inspiration histoire de me calmer. Ensuite j'eus une idée. Enfin elle s'imposa à moi plutôt.

-Excusez moi un instant s'il vous plait...

Je ne savais pas du tout comment serait prit ce que j'allais faire, mais je ne me voyais pas, moi, parler seul devant cette Haute dame. Baissant rapidement la tête à mes quelques mots, je fis demi tour, filant tout droit où se trouvait Ange. Je m'annonçais et prit sa main en lui murmurant de me faire confiance. Je fis ensuite demi tour, profitant de la stupeur provoquée par l'impératrice. Ce fut ainsi que nous nous retrouvâmes bientôt tous les deux devant elle. Je ne lui lâchais pas la main, la serrant même un peu plus.

-Madame... euh...je...je n'ai pas beaucoup de souvenirs ici, mais...mais...le plus beau c'est quand Ange a accepté d'être mon ami.

Je l'avais dit. Dans ma tête se rejouait la scène de la veille quand, nous nous étions retrouvés tous les deux avec maître Veldrin et que Ange avait décidé finalement de ne pas rester tout seul mais de m'accepter à ses cotés. C'était le souvenir le plus marquant, en positif évidemment, que je possédais. Maintenant que j'avais répondu à son attente, il y avait vraiment quelque chose qui me chagrinait. Si ma maman débarquait ici et ne tenait pas compte de moi, ou ne me montrait aucune attention je serais vraiment malheureux, je me sentirais nul. Et Oriée hier avait dit tant de choses. Alors je ne pus m'empêcher de rajouter, très vite, d'une petite voix.

- Vous ... vous... enfin vous devriez dire bonjour à Oriée non ?

Voilà, un enfant qui disait tout haut, ce qu'il pensait tout bas. Normal non ? En même temps je lui avait fait la version courte parce que en général j'étais plutôt du genre à vouloir justifier tous mes mots mais là... elle m'impressionnait trop. Pas une seconde je n'ai pensé au mal être que je pourrais procurer à l'impératrice ou même à Oriée, non.  Je ne concevais pas que ça puisse être possible à vrai dire. les mamans... c'est sacré pour moi.

De mon coté j'étais fier d'avoir pu amener Ange au devant de la scène, parce que j'étais sur que ça n'arrivait jamais, alors que c'était lui qui le méritait le plus. C'était le plus fort et celui qui se battait tout le temps. Dame Agnès me l'avait bien dit. Donc c'était lui que l'impératrice avait besoin de connaître encore plus. Surtout qu'il n'avait pas de maman qui l'attendait à la maison... Et moi je voulais qu'il soit enfin heureux.

~ Il est 7 heures 02 ! ~
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P.N.J

P.N.J

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MessageSujet: Re: Tirés du lit !   Tirés du lit ! Icon_minitime1Sam 13 Mar - 0:10

Tirés du lit ! Irlina10

Le dos vouté, les épaules avachies, les jambes grelottantes... ce jeune garçon était aussi pimpant qu'un vieillard. Mais il émanait de sa personne une force que l'Impératrice reconnaîtrait entre mille. Cette pièce à qui beaucoup manquait ne pouvait être acquise, soit tu naissais avec, soit elle te ferait défaut toute ta vie. Sur l'instant, l'hôte de ces murs éprouva une crainte silencieuse. Lorsque l'être désigné s'avança à sa demande, elle crut presque apercevoir la main d'un marionnettiste s'agiter au-dessus de lui. Mais lorsqu'il s'exprima dans un murmure chevrotant, à peine plus audible que le bruissement des feuilles sous les caresses de la brise, Irlina abaissa doucement les paupières tant le soulagement éprouvé était pesant. Elle n'avait point soupiré, mais c'était tout comme. Implorant la patience de l'Impératrice, l'enfant finit par lui tourner le dos pour s'enfoncer dans les rangs. Il revint peu après avec un de ses camarades à son bras. Arraché à son sanctuaire, le petit être traînait des pieds pour suivre le mouvement de son ainé. Et bien qu'il ne cherchait point à contrarier l'auteur de cette traction, ses traits suppliaient le contraire. Il avait l'air d'un agneau que l'on menait à l'abattoir... était-elle donc si hideuse ? Puis elle reporta son attention sur le visage de Soeur Céleste, à en croire sa mine ténébreuse, les actions du garçonnet mettaient les Divinités dans tous leurs états !

-*Si on les prive d'être des enfants, l'histoire ne va pas seulement se répéter, elle va empirer...* Nota l'Impératrice dans un coin de son esprit.

Faisant fi du museau de six pieds de long qu'arborait la Soeur, Irlina posa un genou à terre au moment où le petit reprenait la parole. Ainsi son désir était de lui présenter son premier ami. C'était une intention touchante, plus encore lorsque la noble Dame se rendit compte de sa cécité. Le regard plongé dans les yeux lactés de l'enfant, ses poumons cessèrent de s'approvisionner en air. "Si loin de ses racines à jamais dans les ténèbres..." cette pensée fit que sa salive s'écoula s'en être déglutie, jusqu'à former une masse qui se nicha en travers de sa gorge. Son armure finement ornée émit un léger cliquetis lorsqu'elle tendit le bras en direction des deux compères.

- Ravie de vous rencontrer. Répondit l'Impératrice d'une voix fébrile. Se forçant à avaler l'écume qui lui engluait les cordes vocales, elle ajouta d'un ton plus clair : Je me prénomme Irlina. Mais avant qu'elle n'eut le temps d'argumenter sa présentation, le garçon se risqua à l'interpeller sur un comportement somme toute naturel. Nul doute que s'il avait été un cavalier et cette suggestion son arme, il l'aurait désarçonné sans effort !

Le chambranle qui maintenait son fort intérieur s'effondra tout-à-coup. Oriée, mais comment pouvait-il savoir ? Bien sûr, elle se souvenait l'avoir vu parmi eux lorsqu'elle fit son entrée, mais ce n'était qu'une illusion. N'importe qu'elle mère aimante ayant été privée de sa chair et de son sang sur une période aussi longue vous le confirmera. Ses mots le furent peut-être aussi ? Se pouvait-il que cela puisse la ronger au point de la faire sombrer dans la confusion mentale ? Afin de se l'éviter, l'Impératrice opta pour le réel, et tandis qu'elle réorganisait ses songes en ne laissant sur place que coquille vide et regard absent, un souffle de surprise s'éleva depuis les rangs. Soeur Céleste imposa aussitôt le silence en sifflant entre ses dents. La main de l'Impératrice qui se trouvait à seulement quelques centimètres de la joue de Ange, avait depuis lors, cessé sa progression. Ce qui en prime abord avait tout d'une délicate velléité, venait de se muer en une effigie aussi froide et rigide que le marbre sur lequel elle reposait. Cela dura le temps d'un long soupir alimenté par l'ennui, avant que Irlina ne se relève enfin...

L'Impératrice finit par reculer légèrement, comme on le ferait pour ne pas se mettre en travers d'un passage fréquenté. Ses yeux azurés se rivèrent d'eux-mêmes à l'endroit où se tenait l'illusion d'Oriée lorsqu'elle l'aperçut pour la première fois. Elle avait déjà confondu tant d'enfants avant aujourd'hui, que depuis, Irlina s'était familiarisée à ces distorsions de la réalité. Tant et si bien, qu'elles étaient devenues pour elle une source de bien-être pour pallier à cette absence dont elle ne parvenait point à se remettre. Sauf que cette fois-ci, elle ne rêvait guère ! Oriée était bien là, ses paupières eurent beau papillonnées, son visage ne se changeait point en celui d'une autre. Désormais consciente de la sincérité de ce qu'elle voyait, son coeur de mère s'accéléra, ses pommettes rosirent malgré de fond de teint, et ses prunelles se chargèrent de larmes. A l'instar d'un miroir, Oriée reflétait exactement les mêmes émotions, jusqu'à un certain point. Car tout aussi brutalement, son palpitant cessa de vrombir. Tels les pas d'un géant gravissant une montagne, son organe se mit à tambouriner beaucoup plus lentement, mais avec d'avantage de violence. La joie du moment céda peu à peu sa place à moult angoisses, dont une qui l'obsédait plus que toute autre.

-*Oriée... mais que fais-tu au Caprice ?* Se surprit-elle à songer.

Aussi loin que remontaient ses souvenirs, la petite Oriée réussissait toujours ce qu'elle entreprenait. A un mois, elle prononçait son premier mot, à six mois, elle savait déjà lire. La fillette avait soif de connaissance, tellement qu'il fallait parfois la juguler pour que son enfance ne soit point entièrement consumée par les livres. Et bien qu'elle fut averti qu'au sein d'Atminam, il lui serait impossible de gravir les étages plus vite que les autres, il n'en demeurait pas moins étrange que Oriée se trouvait toujours au plus bas de l'échelle en dépit du temps passé ici. Un entretien avec les dirigeants s'imposaient, mais avant toute chose, place aux retrouvailles.

Tirés du lit ! Ange10

Son jeune âge ne privait guère Ange d'une certaine compréhension, Hydran voulait l'élever à son niveau, et s'il avait des bras assez longs, il le porterait jusqu'aux nuages, quitte à le faire se cogner sous le toit d'Atminam. Mais il serait aussi bien que parfois, il soit également à son écoute... Outre le fait d'être la cible privilégiée des brimades, son coin d'ombre était pour lui un havre de paix. Il pouvait s'imaginer loin de cette tour, courant à travers champ, tentant de se remémorer les couleurs grâce aux souvenirs qu'il gardait lorsque sa vue lui appartenait encore. Aujourd'hui, même si on lui rendait cette liberté, et qu'on lui offrait le droit de se dégourdir les jambes comme dans ses rêves, il ne pourrait s'y prêter sans tomber sur le premier relief que ses pieds heurteraient. Hydran ne pourrait constamment aplanir la moindre motte. Même pour un rêveur de sa trempe, Ange savait cela irréalisable. Le jeune garçon était encore groggy, et la dernière chose dont il avait besoin, c'était de se retrouver au devant de la scène. La voix de l'Impératrice était douce et chaude, mais ce n'était pas son moment. S'il s'écoutait, il arracherait sa main de celle d'Hydran pour s'en aller quérir Oriée. Hélas, là encore ce n'était pas à lui de décider de ce qu'il convenait ou non de faire.

Usant de la seule arme dont il disposait, Ange se mit à faire la moue, comme si la présence de l'Impératrice l'enquiquinait au plus haut point. Il se disait que si Irlina se détournait de lui, Oriée lui offrirait une bien meilleure entrevue. Mais de toute évidence, ce genre de subtilité échappait totalement à Hydran. Quand bien même il se plia dans un premier temps aux volontés de l'Impératrice, ce dernier finit par donner un gros coup de pied dans la ruche en évoquant directement le fond du problème ! Ange tressaillit... c'était, comment dire ? dangereux ? génial ? cataclysmique ? sublime ? magnifique ? Aucun adjectif ne saurait qualifier ce qu'il éprouvait en ce moment, mais c'était magistral ! Pourquoi faire long quand on pouvait faire court ? Ange avait trop de respect et de sympathie à l'égard d'Oriée pour ainsi se permettre cet écart de conduite. Mais Hydran avait à peine vingt-quatre heures d'ancienneté dans le giron de cette enceinte, les chaînes propres à la tour n'avaient donc pas encore eu le temps de se matérialiser pour le ferrer convenablement. Seulement, maintenant que la lumière avait été faite sur les mystérieux parents d'Oriée, plus rien ne serait comme avant. Et c'est aussi ce que Ange redoutait le plus...

Comme elle avait pu le faire lorsqu'elle fit face à Hydran et Ange, Irlina posa un genou à terre, puis tendit les bras en direction de sa fille qui se trouvait trois rangs plus loin. Les enfants en présence s'écartèrent naturellement lorsqu'ils comprirent la signification de ce geste. Mais Oriée demeura figée... Elle n'avait pas le droit ! Osiris, Noah et tant d'autres qui ne pouvaient étreindre leurs parents, pourquoi se livrerait-elle à ce genre de spectacle ? Certes, personne ne dirait rien, peut-être même qu'ils applaudiraient, mais en faisant cela, elle perdrait aussi le peu de compassion qu'il lui restait. Revêtant ainsi à jamais, la cape de la peste que cette tour avait fait d'elle. C'était décidé, elle ne bougerait pas. Sa mère finira bien par comprendre. Le temps passant, les larmes lui montaient aux yeux, sa bouche se faisait sèche, son corps souffrait de cette attraction maternelle, mais elle ne céda point ! L'Impératrice saisit rapidement l'origine de ce blocage, et plutôt que de préserver le malaise, cette dernière se releva pour finalement s'adresser à Soeur Céleste. Elle suggéra avec fermeté à ce que tous les enfants retournent à leur dortoir pour terminer leur nuit le temps qu'elle s'entretienne avec les adultes...

~ Il est 7 heures 05 ! ~
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Hydran Vélis

Hydran Vélis

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Tirés du lit ! _
MessageSujet: Re: Tirés du lit !   Tirés du lit ! Icon_minitime1Sam 20 Mar - 10:03

On dirait bien qu'Ange était contrarié par ma petite surprise. D'un coté je pouvais le comprendre, je n'aurais pas du tout aimé que l'on me fasse sortir du rang pour être ainsi mis en avant. Néanmoins aujourd'hui était un jour particulier pour les enfants de la tour d'après tout ce que j'avais compris. Et si une personne méritait tout particulièrement d'être reconnue aujourd'hui, c'était mon ami. Alors je ne laissais pas sa mine boudeuse et déconfite me faire regretter mon action. Dame Irlina était devant nous, elle posa même un genou à terre ! Je ne pus m'empêcher de l'admirer, elle, sa tenue et son diadème. Je mourrais d'envie de le toucher mais j'avais tout de même quelques leçons de politesse en mémoire. Je ne remarquais pas le ton étrange de sa voix, j'étais absorbé par son visage qui me semblait tout droit sorti de mes livres alors que la dame observait mon ami.

Pourtant je remarquais un changement en elle lorsque je repris la parole. Dame Irlina se figea. Peut être n'avait elle pas compris ce que je venais de dire ? Chez nos camarades, il y eut également un peu de bruit, ce à quoi la sœur réagit en réclamant le silence. En mon fort intérieur, moi qui était quelques instants plus tôt tout à fait certain d'avoir eut la bonne parole, je pouvais sentir comme une fissure se matérialiser dans cet excès de confiance. La dame se releva, recula et son regard se porta derrière Ange et moi, dans le rang, sur Oriée. Eh bien si, elle avait compris en fin de compte. J'en conclus que son comportement manifestait la surprise bien que je ne comprenne pas pourquoi. Je me retournais finalement pour observer la jeune fille mais je ne pouvais la voir, j'étais trop petit et il y avait des têtes devant elle. Avait elle un grand sourire ? Des larmes ? Quel effet cela pouvait il lui faire de voir sa maman après tant de temps et tout ce qu'elle nous avait raconté hier ? J'en frissonnais rien qu'en y pensant. Excitation et angoisse s'entremêlaient. Il y avait quand même quelque chose qui ne tournait pas rond du tout, et la fissure de ma confiance s'agrandissait à vue d'oeil. Alors que Dame Irlina reprenait place plus près du sol et qu'elle ouvrait les bras face à Oriée, une pensée s'en vint finalement jusqu'à ma conscience.

* J'ai pas fait une bétise au moins ? *

Je ne me rendais pas compte des enjeux qu'il pouvait y avoir ici. Mon expérience des retrouvailles après une séparation se limitait à une journée d'école, ou quelques jours chez mèmère... Or j'avais toujours été plus que ravi de revoir ma maman, je lui sautais littéralement au cou, et puis tant pis si elle me grondait pour ce que j'avais pu faire pendant son absence, le plus important c'est qu'elle soit là, devant moi. Aussi, ce qu'il se passa entre Oriée et Dame Irlina, à savoir absolument rien, me laissa complètement interdit. J'eus même envie de la secouer, ou tout au moins de lui dire de ne pas avoir peur ! Je me retins car à ce moment là, je n'avais plus aucune confiance en moi. J'étais juste perdu et je sentais que j'avais mal agis. Impossible pour moi de savoir pourquoi, et de quelle manière, mais le fait était là. Sinon pourquoi Oriée ne rejoignait elle pas Dame Irlina ?  Puisque cela ne se produisit pas, Soeur Céleste finit par nous renvoyer dans nos chambres pendant que les adultes allaient discuter entre eux.

Mon regard passa de la soeur à Dame Irlina puis à Oriée quand j'eus finalement l'occasion de croiser son visage. Je lui lançais un regard remplit à la fois d'incompréhension et de tristesse. Finalement je cherchais notre professeur, Maître Veldrin, des yeux. Pourrait il, lui m'expliquer tout ce qui venait de se dérouler ? Je finis par suivre le mouvement avec Ange, après un long soupir, sans masquer aucunement mes émotions du moment.

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