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 Illusion, rêve ou réalité ?

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Hydran Vélis

Hydran Vélis

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Illusion, rêve ou réalité ? _
MessageSujet: Illusion, rêve ou réalité ?   Illusion, rêve ou réalité ? Icon_minitime1Jeu 30 Juin - 16:42

Ange et Hydran arrivent de ICI

Ma maison me manquait terriblement. Papa et maman aussi évidemment. Il se passait des choses tellement étranges ici. Ange n'était pas bien, il ne parlait pas et me serrais plus fort comme pour m'empêcher de me retirer... ne voulait il pas comprendre ce qu'il se passait ? Bien sur j'avais peur aussi mais le silence tout comme cette chambre  encore bien trop inconnue ne me procuraient aucun réconfort. Ce n'était pas mon refuge donc je ne m'y sentais pas plus en sécurité qu'ailleurs. Mais bien sur pour Ange c'est différent, ici c'est sa maison et cette chambre c'est surement un des endroits les plus surs pour lui. Et un enfant, un nouvel arrivant qui plus est, même si je suis vite devenu son ami et que je l'aime beaucoup, eh ben c'est pas forcément aidant. Automatiquement j'en étais venu à caresser le dos de Ange en faisant des cercles avec l'une de mes mains. Pas question de le lâcher tant qu'il ne le désirait pas. Je n'étais peut être pas grand chose, mais j'allais faire de mon mieux ! Les secondes et les minutes passèrent avant que je ne sente un relâchement dans la prise de mon ami. Je n'osais prononcer un mot alors que nous descendions du lit et qu'il me prenait par la main. Je ne savais pas quoi dire pour adoucir ses tremblements. En fait tout ce que je dirais serait faux parce que moi aussi j'étais terrifié au fond. Donc autant se taire même si il fallait bien l'avouer c'était dur.

Ce n'est qu'arrivés à la porte que je compris qu'il comptait sortir comme ça. Si j'adorais passer mes journées de vacances en pyjama à la maison, ici ça me semblait déplacé. Ange m'avait expliqué le fonctionnement de cette tour et ô combien la rigueur, l'ordre et le reste étaient importants donc je ne pus m'empêcher d'ouvrir mes lèvres.

- Euuh attends il faudrait peut être qu'on s'habille avant, enfin....

Oui bon, le petit aveugle en avait cure de ce que je racontais, il avait déjà abaissé la poignée. Résigné et pas spécialement gêné de mon apparence, je haussais les épaules et laissait tomber la prétendue "normalité". Ange voulait y aller comme ça, nous irions comme ça, et puis c'est tout. Je me demandais bien où il fallait aller, ce n'était pas comme si la tour était petite et le cri pouvait selon moi venir de n'importe où. Par contre mon ami lui semblait savoir ce qu'il faisait, il n'hésitait absolument pas lors de ses déplacements même quand je tentais de changer de direction ou de l'interpprler.

- Ange, on va où ? Pas de réponse, juste cette main qui me tire dans le couloir. Dis moi quelque chose au moins....

Pour tout avouer, déjà que je n'étais pas tranquille, j'allais finir par être vraiment paniqué. En plus j'avais parlé tout bas en chuchotant parce que le couloir, l' escalier, tout était...vide. Personne. Pas un être humain à l'horizon. Et j'avais beau freiner autant de possible, me retourner quitte à manquer de m'étaler car je ne regardais pas où je mettais les pieds, je n'aperçus personne. On arrivait en bas de ce grand escalier et un frisson me glaça la nuque. Que c'est glauque cette ambiance... Moi qui déteste les histoires d'horreur je suis servi. Pourtant je devrais être heureux, les portes, les énormes portes d'entrée sont juste là, en entrouvertes en plus ! Je pourrais tirer Ange, je nous voyais déjà nous enfuir tous les deux direction....mais non le jeune garçon insistait pour aller ailleurs et il accélérait. Je dus me concentrer et regarder devant pour ne pas perdre le rythme alors que nous finîmes par courir avant de stopper aussi sec devant une porte.

Pour moi c'était juste une salle comme une autre, il n'y avait pas d'inscription dessus, pas de dessin... aussi je ne comprenais pas ce que l'on venait faire ici. Mais je faisais confiance à Ange. Il avait l'air tellement sur de lui depuis qu'il s'était décidé à sortir de la chambre. Je n'osais plus le faire parler, il paraissait loin mais en même temps si proche avec nos mains serrées. Le temps de reprendre notre souffle, mon petit ami ouvrait la porte qui ne se priva pas pour grincer... Si fort que j'en grimaçais. Evidemment n'ayant pas l'ouïe sur développée, je n'entendis que le grincement. Mais je sentis et vis Ange se tendre soudainement et je sus qu'il se passait quelque chose.

Il avait l'air de faire tout noir là dedans. Du moins avant qu'on ouvre. Et avec la lumière, je découvris l'horrible scène qui se présentait sous mes yeux. Un cri m'échappa alors que j'ouvrais de grands yeux terrifés. Une dame.... LA dame, l'impé...la maman de... enfin dans le rêve... ou hier... non ce matin... je... Mes pensées passèrent en mode incompréhensibles alors que je balayais la pièce du regard, occultant volontairement le sang et la femme de mon rêve, cherchant désespérément un adulte vers qui je pourrais me réfugier, trouver des réponses rassurantes loin de ce spectacle. Mes yeux parcouraient sans accrocher personne jusqu'à ce que....

-Maman !

Le son sortit tout seul alors que sans me soucier le moins du monde de tirer sur le bras Ange que je n'avais pas lâché, je me précipitais vers la personne qui, de mon point de vue, représentait à cet instant, une mère. Bien sur la mienne n'était pas là mais ce fut vers Dame Agnès que je me dirigeais. Cette femme était mon repère, mon pilier ici, elle me faisait tellement penser à ma maman. J'attrapais le tissu de son vêtement de ma main libre. Ce contact provoqua comme un soupir de soulagement dans mon esprit, comme si simplement être auprès d'elle permettait à mon moi intérieur de se calmer. Je secouais et appelait la soeur mais n'obtint aucune réponse. Mon coeur battait fort je l'entendais à présent. Et il y avait une forte odeur de... enfin bref ce n'était pas agréable du tout. Ce n'est qu'à ce moment que je remarquais que Dame Agnès semblait mal en point elle aussi. Pourtant nulle trace de... enfin elle n'avait pas l'air blessée. Mais on aurait dit une statue. Je compris également que j'avais trainé Ange sans ménagement jusque là et que dans la pièce il y avait Maître Veldrin, Le professeur d'histoire Zoltos, celle qui fait peur mais qui est gentille quand même Yomika, et même soeur Céleste au fond. Tous paraissaient trop calmes, comme endormis. Bien sur ils n'étaient que endormis, je refusais de songer à une autre explication, et je refusais toujours de regarder le corps...la madame impératrice.

Finalement mon regard croisa le visage de la seule personne sur ses deux jambes exceptée moi même, mon ami juste à coté de moi. Je savais que s'il ne voyait rien de tout cela, il avait du entendre et sentir aussi... mais il devait être encore plus perdu que moi. Je pris alors 2 profondes respirations, et d'une voix que je n'osais rendre trop forte comme si j'allais réveiller le monstre qui avait fait cela, j'entamais.

-Je... Il... Comment tu... Attends. Encore une respiration histoire de remettre mes idées en place. On est avec Dame Agnès. Mais elle semble... bizarre. Et il n'y a pas qu'elle, il y a Maître Veldrin, Zoltos, Yomika et Soeur Céleste aussi. On dirait qu'ils dorment. Une pause. Je devais regarder pour lui expliquer LA chose, l'horreur. Il y a aussi la dame du rêve, enfin l'impé...ratrice. Mais...mais elle dort pas elle, elle, elle est blessée, il y a beaucoup de rouge, elle est pas tombée, je crois qu'elle...

Je ne pus continuer, l'horreur était trop dure pour être prononcée à voix haute. C'était déjà terrible de le penser, de l'avoir dans la tête alors le dire... Mais surement que Ange avait compris. Moi je ne connais pas grand chose, dans mon village je n'ai jamais trop été confronté à... enfin à des choses trop compliquées. Pourtant j'en avais déjà une peur panique de cette inconnue lorsque la vie se termine. Alors la voir devant moi, de façon si brutale et horrible en plus... Mon ami lui, avait eu une vie difficile et même si nous étions deux enfants du même âge ou presque, j'étais certain que malheureusement il avait plus d'expérience. Après tout Dame Agnès me l'avait expliqué. En songeant à la femme, mes yeux se posèrent sur son visage et je notais quelque chose d'étrange.

-Ange !  Tu sais je disais que dame Agnès est bizarre, mais pas endormie, non on dirait plus que elle est là mais qu'elle ne nous voit pas, ou ne nous entend pas. Je décidais de lâcher son vêtement pour tapoter le bras puis l'épaule de la soeur. Evidemment je n'avais pas conscience de l'état dans lequel de trouvait la jeune femme. Je n'avais pas vraiment entendu les halètements précédents et depuis que nous l'avions rejointe, ils s'étaient tus. Elle semblait juste absente. Dame Agnès ! l'appelais je, la faisant sursauter à la mention de son prénom.
Puis ses jambes fléchirent comme si elles lâchaient et elle se retrouva entre à genoux et assise, soufflant fortement. Elle essayait d'inspirer lentement et ses mains tremblaient. Je ne comprenais pas tout, cherchant des yeux une quelquonque trace indiquant une blessure, en vain. Elle est revenue dis je à Ange, mais... tiens.

Je lâchais enfin l'enfant et amenais la main de Ange vers la paume gauche de la soeur afin qu'il comprenne et puisse s'en saisir. De mon coté j'attrapais la droite à deux mains et la serrais doucement, prononçant un doux "ça va aller" comme ma maman l'avait fait si souvent avec moi. Je ne savais pas quoi faire d'autre, je savais juste qu'elle souffrait et je ne pouvais pas rester sans rien faire. Et comme j'avais peur, je continuais à parler doucement sans trop savoir si je m'adressais à mon ami, l'adulte entre nous deux, n'importe qui présent dans la pièce qui aurait la bonne idée de se réveiller, ou encore moi même.

-Qu'est ce qu'il se passe ici.. C'est quand même pas une illusion c'est pas possible, est ce que c'est encore un rêve ? D'abord la cérémonie puis ça ?  Est ce que y'a des odeurs dans un rêve ? Je veux me réveiller... et vous pourquoi vous dormez tous répondez moi !  Je criais presque avant de reprendre plus calmement, J'en ai marre,  je suis fatigué, je comprends rien, je veux sortir d'ici avec Ange mais on peut pas, en plus vous êtes tous là, c'est pas logique... y'a rien de logique. Finis je dans un murmure en regardant aux alentours, bien que je ne risquais pas de lâcher la main droite de Dame Agnès

C'est fou ce que décharger, même en racontant tout ce qu'il me passe par la tête, peut faire du bien. j'avais l'impression de contrôler un peu la situation en faisant ça, de me sentir vivant et plus grand. Aucune idée du pourquoi, mais ça marchait plutôt bien. Du moment que je focalisais mon attention à occulter l'impératrice, et à penser que les autres adultes dormaient, la situation était supportable. Je me tus tout de même, la gorge un peu sèche et étrangement rauque. Pourtant si le silence durait trop longtemps, il faudrait que je le comble. Je me retiendrais le plus longtemps possible néanmoins.

~ Il est 8 heures 34 ! ~
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P.N.J

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Illusion, rêve ou réalité ? _
MessageSujet: Re: Illusion, rêve ou réalité ?   Illusion, rêve ou réalité ? Icon_minitime1Mer 26 Oct - 0:03

Illusion, rêve ou réalité ? Ange10

Son jeune âge pour leste, Ange peinait encore à comprendre certaines choses, comme le fait que le sang pouvait générer une odeur différente en fonction de ce qui fut la cause de son écoulement. Un genou écorché au cours d'un jeu, un coup de poing sur le nez durant une dispute, une coupure au doigt pendant une activité manuelle. L'enfant pouvait discerner chacun de ces prétextes. Mais là, dans cette pièce, en cette sombre matinée... le cruor ne respirait aucun de ces exemples. Cette fois son parfum était froid, piquant et plus inquiétant encore, pestilentiel ! Comme si quelque chose de terrible allait se produire en dépit de ce qui avait déjà eu lieu. Mais la providence nourrissait d'autres desseins pour lui, car la chaleur, puis la douceur du contact avec la main de son ami posée sur la sienne, suffit à chasser les démons fétides qui embrumaient son esprit. Seulement, ne s'attendant point à cette soudaine intimité avec Soeur Agnès, Ange tressaillit. Sur l'instant, tellement la peur l'assaillait, la surface même de sa peau lui parut comme étrangère. Jusqu'à ce qu'il effleure la petite cicatrice qui serpentait sur la jointure qui reliait son index à son pouce, le jeune garçon eut toutes les peines du monde à maîtriser son souffle. Et bien que le doute sur le réel de la situation fut levé grâce à cette petite imperfection dont il pensait être le seul à connaître, son coeur refusait de s'apaiser.

Pour en connaître la cause, il fallait savoir que Ange avaient deux cauchemars bien à lui qui se gorgeaient régulièrement de ses cris. Le premier était en lien étroit avec la perte de sa vue, le second en revanche, fut créé de toutes pièces par son esprit scarifié. Ce dernier mettait en scène Soeur Agnès qui, sans raison aucune, se mettait à crier très fort après lui. De sa voix si douce déformée par la colère, elle scandait combien elle le méprisait. Au sein de ce songe vicié par la crainte de perdre le seul être qui lui permettait de ne point se briser, Ange hurlait sa peine avant de fondre en sanglots. Toutefois, cette nuit fut la première depuis... il ne saurait se souvenir, qui se passa sans l'un de ces cauchemars pour la ponctuer. L'arrivée d'Hydran y était sans doute pour beaucoup, alors le savoir auprès de lui pendant que ses doigts caressaient machinalement la main de Soeur Agnès, fini par calmer son palpitant qui redoutait ce moment où la Dame allait se lever pour l'admonester. Elle était tendue et ne respirait pas comme à son habitude, même après avoir descendu toutes les marches de la tour, son souffle souffrait moins qu'en ce moment. Son ami d'hier, d'aujourd'hui, et de demain était ravagé par la situation, si bien qu'il haleta à son tour avant de gronder à l'égard de tous ces gens qui faisaient acte de silence.

Ange ne sut quoi lui répondre, ni même quoi penser. Alors il se focalisa sur Soeur Agnès, des fois que celle-ci aurait la solution à tout ce mystère. Mais les mots ne vinrent pas, seuls lui parvenait les frémissements savamment orchestrés par une terreur abjecte dont il ignorait la provenance. Il les ressentait, là ! juste sous sa peau, comme prêts à surgir pour se glisser sous la sienne... S'il aurait été question d'une autre personne que Soeur Agnès, nul doute que Ange aurait pris la fuite. Quand soudain ! la Dame se raidit ! Sa main rompit le contact tel un pan de tissu qui vous glisse d'entre les doigts, avant qu'une phrase informe, à l'évidence, enfantée par le monstre qui courait sous sa chair, ne s'extirpe de ses lèvres tremblotantes. Le jeune garçon chut sur son séant, et étant ce qu'il était, s'empressa de reculer en poussant fort sur ses pieds tout en s'aidant de ses bras. Il patina de la sorte jusqu'à ce que sa paume droite ne plonge dans un liquide froid et visqueux. La sensation éprouvée ainsi que les conséquences probables de la présence de cette nappe poisseuse, fit que son coeur se souleva dans sa poitrine ! Tétanisé, Ange demeura à la merci des tourments de Soeur Agnès, la Soeur Agnès qui hantait ses nuits les plus noires...

Illusion, rêve ou réalité ? Soeur10

Elle voyait leur visage, mais ne les reconnaissait point. Etait-elle seulement une personne ? ou encore l'une de ces choses que l'on façonnait avec des éléments qui n'avaient aucun rapport entre eux ? Doucement, bien que trop lentement à son gout, des souvenirs lui revinrent, ses souvenirs. Les secondes s'écoulèrent, et la Soeur parvint finalement à identifier Ange. Sur le moment, elle ne vit que lui, mais n'osa cependant l'approcher. Plus que l'enfant, elle redoutait ses gestes. Elle voulut lui hurler de donner l'alerte, de sonner le tocsin ! une urgence somme toute bien dérisoire au devant la détresse que lui témoignait le petit. Aussi ne put elle s'y résoudre... Au prix d'incommensurables douleurs, Soeur Agnès se releva. Elle soufflait telle une jument prête à mettre bas, et alors qu'elle se questionnait, son poing crispé approcha son faciès brillant de sueur. En partie éclairée par le rayon de lumière que les enfants avaient apporté avec eux en bravant la porte de cette salle, la silhouette d'Hydran lui apparut alors. Mais avant qu'elle n'envisage de s'exprimer, la Soeur se figea devant l'objet que sa main refusait de lâcher. Prisonnier de sa poigne, un couteau de boucher prolongeait de sa lame effilée le marteau de son poing ! Une larme de sang glissa sur le fil métallique, cacha de son corps pansu la pointe de la lame, enfla, puis lentement se décrocha, avant de s'écraser silencieusement sur le sol.

A partir de ce moment, une foule d'images inonda sa vision ! L'arrivée de l'Impératrice, l'appel des enfants pour la saluer, leur retour aux dortoirs, la discussion dans la salle des professeurs, un coup qui fait trembler la porte, Oriée qui se trouve derrière, la surprise sur toutes les faces. La gamine qui passe sous le bras d'Agnès, referme la porte derrière elle, donne un rouleau de parchemin à tout le monde, sauf à l'Impératrice pour qui elle cède son collier fantaisiste. Ils lui demandent ce qu'elle fait ici, la fillette laisse planer un long silence et annonce finalement à sa mère que le moment est venu pour elle de payer sa dette d'honneur. Humant le drame familiale, Soeur Agnès s'interpose puis intime à l'enfant de s'en retourner d'où elle vient, mais non sans s'excuser au préalable. L'Impératrice Irlina tempère la sévérité de la suppléante du Doyen, saisit tendrement le visage de sa fille, et lui demande ce qu'elle entend par dette d'honneur. Le récit qui suit est bien trop atroce pour être couché dans le détail ; Mais tous apprendront le viol d'Oriée par Frère Guill, le professeur d'éducation physique. L'Impératrice fond en larmes et jure par son devoir de mère que ce vil faquin paierait ses méfaits de son sang. La fillette lui rétorque qu'elle n'en fera rien, pas plus qu'elle n'avait agi lorsque cela s'est produit, comme tous ici présents. Aux yeux de la jeune fille chacun d'eux était responsable de ce crime qui la changea pour toujours, car nul au sein de la tour n'avait su remarquer sa détresse.

Plus étrange encore, à défaut d'être plus grave, Oriée interrogea ouvertement sa mère au sujet de ses rêves. Toujours sous le choc de ce qu'elle venait d'apprendre, la Dame fut incapable d'y apporter un quelconque élément de réponse. Le sourire aux lèvres, la fillette n'en n'attendait pas moins. Et bien qu'elle n'ajouta rien à ce sujet, elle tint à préciser qu'elle n'était qu'une erreur contrairement à ce qui flottait dans les entrailles de sa vis-à-vis. Les yeux de l'Impératrice se firent ronds à cette écoute, ce qui ne dissuada point Oriée de poursuivre son monologue. Par ailleurs, elle consentait à se montrer magnanime si dans un premier temps elle voulait bien nouer autour de son cou si délicat, la breloque qu'elle avait laissé à son attention sur le coin de la table. Irlina accepta, et se faisant, elle se sentit toute drôle, comme engourdie, voir léthargique... Le collier finit par glisser dans son décolleté, et en regardant ses mains les yeux chargé d'effrois, l'Impératrice comprit quelque chose qui demeurera un mystère. Car tout-à-coup, la pièce plongea dans une vision d'horreur. Convaincus d'être désormais en Enfer, c'est armé de leur seul couteau que Veldrin, Zoltos, Yomika, Soeur Céleste ainsi que Soeur Agnès, allaient devoir se défendre bec et ongles contre un monstre que nul mot ne saurait décrire.

Ce même couteau qu'elle laissait à présent tintée contre la roche polie qui courait sous ses pieds. L'esprit complètement retournée, la suppléante du Doyen n'était plus guère capable de tenir des propos cohérents, et elle le savait. Alors, tractée par l'énergie du désespoir, celle-ci se laissa presque tomber sur l'exuvie de Maître Veldrin. Elle secoua son épaule, ce qui finit par le réveiller, avant de lui murmurer dans un râle de fuir avec les enfants, et de le faire tout de suite ! Egalement bouleversé, le professeur ankylosé par ce qui semblait être une décennie de sommeil profond, remarqua à son tour l'arme qu'il couvait de sa main. Son front se rida d'inquiétude, cependant maître de ses émotions, il soumit une question à son employeuse, une seule ; tous les enfants ? Cela n'était pas dit comme s'il s'agissait d'une tâche insurmontable, mais plutôt comme une assurance d'avoir bien compris. Soeur Agnès secoua brièvement la tête, puis le bouscula pour qu'il s'exécute. Veldrin n'eut qu'à observer l'expression qu'elle affichait pour mesurer l'ampleur de la situation, aussi décida t-il d'obéir à ses directives.

Illusion, rêve ou réalité ? Veldri10

Bien sûr qu'il était choqué, bien plus qu'il ne laissait paraître. Mais que pouvait-il faire d'autres honnêtement ? Piquer un sprint et hurler à tue-tête en agitant les bras ? Ce n'était pas l'envie qui lui manquait, et il s'en serait donné à coeur joie si ces pauvres âmes n'étaient point du nombre. Alors Veldrin prit ses responsabilités. Aussi, après avoir aidé Soeur Agnès à s'adosser contre le mur, l'homme se leva puis aborda les enfants.

- Il ne faut pas rester là, venez avec moi ! Douce était la voix, dur était le timbre.

Il n'était pas question de laisser Hydran et Ange plus longtemps livrer à eux-mêmes, alors quand bien même cela leur déplairait de tourner le dos à un visage défait et un regard larmoyant, ils allaient devoir s'y résoudre. Sans que Soeur Agnès n'eut à lui expliquer, Veldrin avait tout compris, et c'est le coeur gros qu'il attrapa la main de chacun des enfants afin de les conduire au dehors. Ce fut du moins ce qu'il voulut faire, car celle de Ange lui échappa au tout dernier instant. Et ce fut sans peur qu'il se jeta dans les bras d'Agnès. Le jeune garçon sanglota bruyamment, et cherchait toujours plus à s'enfoncer dans le giron de cette femme qu'il considérait comme sa mère. Le bruit de ses pleurs le privait de toutes paroles réconfortantes, et rien de ce qu'elle pouvait lui dire ne l'aurait consolé. Ce n'était pas le fait de la quitter qui le mettait dans cet état, car contrairement à Hydran, il ne vivait pas continuellement avec Soeur Agnès, il s'était donc accoutumé à son absence. Non, ce qui le chagrinait autant, était quelque chose qu'il ne saurait expliquer avec ses mots d'enfant. Mais quelque part, au plus profond de lui, il sentait qu'il ne l'enlacerait plus jamais. Ce fut donc au travers de cette ultime étreinte qui lui démontra tout son amour.

Des larmes coulaient sur le visage impassible d'Agnès, laquelle finit par faire un geste à Veldrin afin qu'il intervienne. Ange s'agrippa de toutes ses forces, mais ne cria point, même quand la seule lumière de sa vie quitta ses bras fébriles. La fuite d'Atminam allait se jouer au cours des prochaines minutes.

~ Il est 8 heures 39 ! ~
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Hydran Vélis

Hydran Vélis

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Illusion, rêve ou réalité ? _
MessageSujet: Re: Illusion, rêve ou réalité ?   Illusion, rêve ou réalité ? Icon_minitime1Dim 12 Fév - 15:24

Les yeux d'Hydran erraient sans qu'il ne puisse fixer son regard. Tout dans cette pièce semblait irréel, comme venu d'un autre monde auquel il n'avait accès que par les histoires que ses parents et les autres adultes se racontaient. Celles qu'il écoutait, caché contre la rembarde de l'escalier, prenant soin de ne faire grincer aucune des planches dont il connaissait par cœur le dessin. Celles là encore qui le fascinait et qu'il prenait le temps d'analyser avec le capitaine lors de leurs aventures. Jusque l'avant veille au matin l'enfant n'avait que son esprit pour imaginer et reproduire les scènes racontées. Il n'imaginait pas à quel point ses pauvres représentations traitées par un esprit certes imaginatif mais aussi terriblement naïf, jeune et innocent pouvaient manquer de réalisme.

Il avait fait de son mieux pour se focaliser sur Ange et sur Dame Agnès afin de pouvoir fait fi de tout le reste mais là, alors que le silence emplissait de nouveau les lieux, il se sentait agressé par...le reste. Cette absence totale de voix et de son malgré le nombre de personnes présentes le rendait frissonnant. Cette odeur puissante... Ça piquait, comme de l'acide mais en bien pire. Raide et crispé, Hydran tentait de calmer sa respiration qui s'accélérait à mesure que les secondes s'étiraient.

Ne trouvant rien de rassurant pour accrocher son regard, il ferma finalement les yeux, quelque chose qui l'effrayait en temps normal tant cela signifiait perdre le contrôle sur son environnement. Pourtant à cet instant rien ne semblait plus beau que l'arrière de ses paupières. L'obscurité autrefois ennemie devint le réconfort qui lui permit de garder la peur à un niveau acceptable. Ici il pouvait presque prétendre que ce n'était qu'un de ces cauchemars. Une autre de ces nuits de laquelle il n'allait pas tarder à se réveiller. Il pourrait alors parler à sa maman qui le sermonnerait pour avoir désobéi et écouté des histoires de grands. Mais qu'y pouvait il si la curiosité était toujours la plus forte ?  Bien sur il était hors de question pour Hydran de supporter le silence à l'intérieur, aussi avait il de suite commencé l'un de ses jeux favoris pour distraire ses pensées. Vous savez ce jeu où, pour chaque lettre de l'alphabet il faut trouver un animal, un objet, un nom ou autre suivant le thème choisit.

*...G...Galoper, H...Hydrater, I...Imaginer...euh J...Jouer...*

Un halètement assorti à... était ce une chute?  s'en vinrent le perturber. Il refusa pourtant d'ouvrir les yeux, se convaincant que son esprit lui jouait des tours. Il hurlait à présent à l'intérieur de son esprit comme pour annuler tout ce qui pouvait se produire en dehors de lui même. Tendu, il se mordait la lèvre aussi fort qu'il le pouvait. Bien sur inconsciemment il savait qu'il lui fallait sortir de cet état "d'attente "dans lequel il était entré pour se protéger.  Soudain un tintement métallique retentit et Hydran sursauta, manquant de perdre l'équilibre dans le processus. Sa concentration lui échappa, l'odeur terrible lui revint, le gout du sang sur ses lèvres se manifesta et déjà des larmes menaçaient de s'échapper de ses yeux encore fermés dans une dernière tentative de se soustraire à la réalité.

J'ouvris les paupières dans un sanglot, tremblotant et en panique, un coin de moi espérant encore avoir rêvé. Malgré le flou induit par l'humidité qui teintait mon regard, je reconnus sans peine la scène. Quelque chose pourtant ou plutôt quelqu'un, différait. Dame Agnes s'était levée, en fait elle était à présent en train de secouer maître Veldrin. L'angoisse redescendit instantanément d'un cran. Il y avait de la vie, du mouvement, je n'étais plus comme seul au milieu du reste. J'essuyais mon visage à l'aide de l'une de mes manches, regardant un instant ma main, celle avec laquelle j'étais sur d'avoir serré fort celle de l'adulte. Mon attention se porta alors sur l'autre et avec elle...Ange ? où était passé Ange ? Mon cœur s'affola le temps pour moi de repérer mon ami non loin, assis, l'air terrorisé. Je me précipitais à ses cotés sans me rendre compte que c'était surement autant pour le rassurer que pour chercher un peu de réconfort moi même.

- Ange ? Appelais je dans un souffle, pas très sur de ma voix. Je m'en voulais terriblement d'avoir fuit, de l'avoir oublié même si je ne l'avais pas fait exprès. Ange, Dame Agnes est réveillée et... lui décrivis je en regardant du coté de la femme Maître Veldrin aussi !

En effet, l'homme ne tarda pas à se lever. Mais pourquoi Dame Agnès ne le suivait pas ? Les pas du professeur se rapprochèrent, avant que sa voix ne nous invite, ou plutôt nous intime de le suivre. Hein? mais...je n'eus guère le temps de répliquer qu'une main ferme s'empara de la mienne. Ange eut plus de réactivité puisqu'il esquiva habilement maître Veldrin pour aller se jeter dans les bras de Dame Agnès. Mes larmes se remirent à couler sans que je n'en comprenne la raison. A vrai dire j'étais perdu. Allait on partir en laissant tous les autres ici ? Je restais aux cotés du professeur, incapable du moindre mouvement, mes sanglots s'ajoutant à ceux d'Ange. Je bougeais mécaniquement alors que nous nous rapprochâmes finalement et que Maître Veldrin n'arrache mon ami de son étreinte envers Dame Agnès.

D'un geste, comme je l'aurais fait avec maman, je rapprochais ma main du visage de la jeune femme et tentais d'essuyer maladroitement l'une de ses joues baignée de larmes. Je fis de mon mieux pour lui sourire comme pour lui assurer que je n'avais pas oublié ce qu'elle m'avait dit à mon arrivée, que je prendrai soin d'Ange. Je ne comprenais pas pourquoi ça faisait si mal à l'intérieur alors que son visage s'éloignait, et que je dus me détourner pour regarder où je marchais afin de ne pas retarder ce qui semblait être notre fuite vers un nouvel inconnu.

~ Il est 8 heures 40 ! ~
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P.N.J

P.N.J

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Illusion, rêve ou réalité ? _
MessageSujet: Re: Illusion, rêve ou réalité ?   Illusion, rêve ou réalité ? Icon_minitime1Ven 21 Avr - 9:21

Illusion, rêve ou réalité ? Veldri10

Partie 1/2 :

La première chose à faire était de sortir au plus vite de cette tour ! Connaissant bien la cité de Vel'kost, Veldrin savait exactement où se rendre. Par ailleurs, il se promit qu'après avoir mis Ange et Hydran en sécurité, il reviendrait à Atminam pour venir en aide aux autres enfants qu'il dut laisser sur place. Mais alors qu'il s'apprêtait à franchir l'entrouverture de la grande porte qui donnait vue sur l'extérieur, Ange se crispa, puis commença à lutter pour échapper à l'étreinte du professeur. Profitant du caractère calme d'Hydran, Veldrin le lâcha afin de se mettre à la hauteur du petit garçon agité. Il voulut lui murmurer des paroles rassurantes, sans toutefois parvenir à être écouté. Ange se débattait de plus en plus, il le fit par ailleurs avec une telle violence que par deux fois, ses mains claquèrent sur le visage de l'instituteur. A toute fin toute force, Veldrin voulut comprendre la cause de cette hystérie, aussi empoigna t-il ses maigres épaules dans le dessein d'instaurer une autorité plus rigide, plus adulte. Ce à quoi les enfants de cette tour étaient régulièrement confrontés. En somme, il visait à lui fournir un climat plus familier dans lequel il pourrait se réfugier. Un stratagème malheureusement mis à mal par le frêle aveugle, car d'une morsure aussi puissante qu'inattendue, Ange parvint à prendre la fuite ! Dans une course maladroite et dangereuse pour lui, l'enfant traversa le hall avant de se mettre à hurler : SOEUR POULTCHERY ! SOEUR POULTCHERY ! Bien qu'il était sur ses talons, le professeur haussa spontanément un sourcil à l'entente de ses braillements.

Pourquoi ? pourquoi Soeur Poultchéry ? Après les quelques évènements dont il fut témoin, ce n'était surement pas la personne la plus indiquée pour répondre à ses attentes. Néanmoins curieux, et conscient de l'état de choc du jeune garçon, Veldrin choisit de l'observer. Ainsi, après sa galopade, Ange parvint jusqu'à un mur qu'il plaqua de ses mains. Il attendit un instant, puis se mit à le longer du côté opposé à la montée d'escalier. Il claironnait toujours après la dénommée "Soeur Poultchéry". Le professeur était vraiment interloqué par le comportement inexpliqué de l'enfant. Certes il était traumatisé, mais au point de scander le matricule d'un être aussi détestable que cette nonne, il devait avoir une sacrée bonne raison ! Ce fut au terme du sixième cri implorant, qu'une voix étouffée finit par lui répondre. Bien qu'il dut tendre l'oreille, Veldrin perçut une fausse colère au travers de ce timbre aigri : "Je ne suis plus Soeur, du vent ! Demande quelqu'un d'autre !". Comme si le fantôme du couloir ne l'effrayait plus, Ange se précipita aussitôt devant la porte d'où s'était échappée l'invective. Parallèlement, dans une pièce voisine à celle-ci, un autre éclat, plus virile cette fois, résonna : "Ce n'est pas bientôt fini ce bouquant ?!". C'était Frère Cokrane qui râlait depuis sa couche, mais Ange n'en prit guère ombrage et continua de supplier après Poultchéry...

Illusion, rêve ou réalité ? Ange10

Il savait que personne ne l'écouterait, peut-être même se serait-il fait battre en essayant. Selon Ange, il n'y avait point d'équivalent à Soeur Poultchéry pour secouer l'étage du Caprice. Et pour mener à bien ce qu'il avait en tête, le petit aveugle ne laisserait personne lui faire barrage, dût-il gnaquer chaque main qui froisserait son vêtement !

- S'il vous plaiiiiit Soeur Poultchéry... Gémit-il tout en martelant la porte de ses petits poings. Il... il faut qu'ils se... lèvent ! J'ai... besoin... de... vous... Finit-il par sangloter.

- Serais-tu sourde, ou bien sotte ?! Je ne suis plus Soeur ! Gronda la voix qui s'était brusquement rapprochée. Et qui doit se lever ?! Une curiosité qui donna aussitôt des ailes à Ange.

- Les enfants ! Répliqua t-il avec un surprenant aplomb. Comme guidé par un être supérieur, rien ne semblait pouvoir le faire reculer, pas même son pire cauchemar.

- Attend mais je te reconnais ! Tu es Ange ! S'offusqua Poultchéry, consciente de sa méprise. Jamais encore ce gamin ne l'avait sciemment abordé, y compris pour se plaindre d'éventuelles maltraitances. En prenant ce fait en considération, la Soeur déchue se montra plus magnanime. Je ne peux rien pour toi ! je dois demeurer dans cette pièce jusqu'à mon jugement, ordres de Soeur Agnès ! Maintenant fiche moi le camp !

Tout naturellement, Ange voulut ouvrir la porte, mais se heurta à son verrou. Et après ce que Soeur Poultchéry venait de confesser, comme quoi elle devait rester là, ce n'était surement point entre ses mains que résidait la clé... Toutefois, bien qu'elle pouvait en avoir l'air pour certains, la tour n'était pas une prison, et en dehors de Soeur Poultchéry justement, personne ne se promenait avec un trousseau à sa ceinture. Alors Ange se mit à tâtonner le mur qui jouxtait le battant, et bien qu'il dut se mettre sur la pointe des pieds, il parvint, non sans surprise, à se saisir du précieux sésame. La démarche de l'enfant se faisait plus critique à mesure que sa quête progressait, et en dépit de cela, Maître Veldrin se retint de toute intervention. Péniblement, le jeune garçon enfonça la pièce de métal dans la serrure, puis la tourna dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. Il y eut un cliquetis, lequel fit réagir la voix : "Serais-tu fou ?!". Mutique, Ange abaissa la poignée et poussa l'obstacle. Apparut alors le spectre de Poultchéry. Tombée du lit, drapée à la va-vite, révélant ainsi sa crinière grisonnante, la vieille femme ne sembla jamais aussi humaine qu'à cet instant...

Illusion, rêve ou réalité ? Poultc10

En partie éblouie par la lumière du jour qui inondait le hall, Poultchéry fut incapable de commenter ce qu'elle vit. Il y avait les deux nouveaux qui dataient de la veille, et Ange qui campait juste devant elle. Il se passa quelques secondes, le temps que les deux réalités qui séparaient encore le gamin de l'aïeule, fusionnent. Celle-ci n'eut cependant guère le temps de cracher son fiel que le garçonnet se saisit de sa main pour la sortir des ténèbres. Décontenancée par la manière d'être de ce gosse d'habitude si discret, la vieille femme se laissa manoeuvrer sans résister.

- Il suffit ! Cela ne pouvait bien sûr s'éterniser, aussi décida t-elle d'y mettre un terme. Ce qui ne fut point de l'avis de Ange qui, après s'être fait sèchement écarté, passa derrière la silhouette voutée de Poultchéry, avant de la pousser jusqu'au centre du hall, là où elle avait l'habitude de se tenir lorsqu'elle interpellait l'étage. Ses jambes âgées, fragilisées par une nuit mouvementée et écourtée, furent incapable de s'opposer à la pression du gamin qui par ailleurs, manqua de la faire tomber. Ce fut donc en se rattrapant qu'elle parvint à la position que Ange lui destinait.

- Appelez les ! S'il... vous plait ! Je vous en prie... vite, VITE !!

En temps ordinaire, une gifle de forte amplitude aurait déjà décollée pour se crasher sur sa figure, mais après avoir été dépossédé de son statut de Soeur, Poultchéry ne fut plus aussi radicale. Et comprenant au travers du regard stupéfait de Veldrin que tout ceci fut orchestré par l'enfant lui-même, la vieille femme, usée par ses années de service, céda. Non pas pour faire plaisir au mioche, ou donner l'impression de lui obéir, mais pour signer sa retraite par une dernière apostrophe qui après son départ, risquait fort de manquer au Caprice.

- Rassemblement dans le hall IMMEDIATEMENT !! Ses mains claquèrent par deux fois peu après.

Que cela était bon de crier à nouveau. Il se passa moins d'une minute pour qu'un troupeau d'élèves ne dévale quatre à quatre les marches de l'escalier, avant de se mettre docilement en rang devant la "Soeur" dépenaillée.

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Hydran Vélis

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MessageSujet: Re: Illusion, rêve ou réalité ?   Illusion, rêve ou réalité ? Icon_minitime1Dim 7 Mai - 14:02

Je me laissais littéralement trainer dans les couloirs, soulevant un pied après l'autre en véritable automate. Mon esprit tournait en boucle sur deux choses. La première évidemment était la scène que nous venions de quitter et qui à mes yeux défiait toute logique en plus de me faire totalement paniquer. Ce qui me dérangeait le plus, c'est à dire encore davantage que l'atrocité, le sang et le chaos, c'était le regard de Dame Agnès. J'y avais vu la peur, la terreur même, pareille à celle que j'avais ressenti lorsque j'eus cru perdre ma maman. Qu'est ce qui avait bien pu l'effrayer de la sorte ? Et puis il y avait la seconde chose sur laquelle je ne pouvais m'empêcher de focaliser là tout de suite, en la personne des autres enfants. Allait on sortir sans eux ? D'après ce que j'avais compris, il n'était pas question de prendre son temps et passer chercher les uns ou les autres. Pourtant si nous devions fuir quelque chose il me semblait logique de le faire tous ensemble non ?

A cet instant, je ressentis un manque de fermeté et de chaleur et je m'arrêtais net, comprenant que Maître Veldrin venait de me lâcher la main. Je me surpris à remarquer que nous étions juste devant la sortie. Cherchant Ange et le professeur du regard, paniqué à l'idée de me retrouver seul dans cette tour folle, je les trouvais juste derrière moi. *Mais que... ?* Ange se débattait avec violence, cherchant à se dégager de l'étreinte de l'adulte qui tentait en vain de le maîtriser. Il n'y parvint pourtant pas, et ce fut les yeux écarquillés que je vis mon ami en venir à mordre l'homme. Interloqué et inquiet je ne perdis guère de temps à le suivre alors qu'il traversait le hall. Je faillis pourtant trébucher lorsqu'il se mit à appeler la dernière personne auprès de laquelle j'irais chercher assistance. Une seule chose ou plutôt personne, me retint de me précipiter sur Ange alors que celui ci s'était plaqué contre un mur, ne cessant de réclamer soeur Poultchery. En effet, maître Veldrin restait calme et observait la situation. J'en conclus que mon ami n'était pas en train de succomber à la panique, ce qui serait pourtant logique... Il devait don avoir une bonne raison d'agir ainsi. Et effectivement je pu bientôt reconnaitre la voix de l'horrible femme provenant d'une des pièces là derrière. Je grimaçais à cette entente, me rapprochant instinctivement du professeur. Ange faisait un tel vacarme qu'une autre voix s'éleva bientôt. Rien de tout cela ne désarçonna mon ami qui se mit à marmonner quelque chose dont je ne compris que quelques bribes. Ce à quoi la voix de Soeur Poultchery se fit plus proche et s'en vint questionner le petit aveugle.

A ce moment là, je compris enfin l'étrange manège de Ange. Les enfants qui devaient se lever ! Il voulait que l'affreuse femme rassemble tout le monde comme l'autre matin, ainsi nous pourrions tous sortir d'ici et rapidement puisque j'avais pu observer combien l'appel était efficace. Heureux de comprendre que mon ami allait bien, enfin aussi bien que possible compte tenu de la situation, et n'osant guère l'interrompre ou même l'aider de peur de rompre cet... élan qui s'était emparé de lui, je regardais Mâitre Veldrin. Lui aussi semblait avoir saisi la chose et se gardait bien de bouger. Mon regard se porta sur le membre lésé du professeur. Ange n'y était pas allé de main morte, il aurait une belle marque à n'en pas douter. Je sortis un mouchoir de l'une de mes poches, j'en avais toujours plusieurs sur moi car maman me répétait sans cesse de ne pas les oublier. J'essuyais le filet de sang qui s'était échappé de la plaie. La vue du sang me glaçait, ramenant au premier plan l'impératrice et le reste, j'entrepris donc de le faire disparaître avant de ranger mon bien.

Entre temps Ange avait ouvert la porte menant à Soeur Poultchery et la prit par la main avant qu'elle ne puisse même en placer une. Je devais bien avouer que j'étais encore interloqué par les actions de mon ami. Il était déterminé et semblait capable de se dépasser pour parvenir au but qu'il s'était fixé. Il traîna la soeur et lui demanda d'appeler les élèves. Un instant la soeur regarda maître Veldrin, et sembla se rendre compte qu'il n'y était pour rien. Evidemment elle ne s'attarda pas sur moi et cela m'allait parfaitement. J'étais très fier de mon ami, voire admiratif de son courage bien que dame Agnès l'eut laissé entendre. La nonne ne tarda plus et se mit à invectiver les enfants du Caprice qui n'allaient pas tarder à débouler. J'en profitais pour me rapprocher de Ange, lui attrapant doucement la main. Je me sentais enfin libre d'agir sentant que la mission qu'il s'était donnée était en quelque sorte terminée.

- Ca c'était une sacré idée Ange. Lui dis je tout bas, l'éloignant un peu de la vieille soeur. Je n'étais pas tranquille si proche d'elle comme si je craignais qu'elle ne se transforme en dragon ou tout autre monstre de la sorte.

Nos camarades étaient vraiment bien éduqués, il leur fallut un temps ridiculement court et bientôt nous fûmes tous là, bien rangés ou presque. Je regardais alors Maître Veldrin, incertain de ce que le professeur allait révéler. Il avait eu si peu de temps pour y réfléchir quelques minutes tout au plus dés qu'il avait eu conscience du plan de Ange.

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MessageSujet: Re: Illusion, rêve ou réalité ?   Illusion, rêve ou réalité ? Icon_minitime1

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